Circolare di Cavour alle rappresentanze diplomatiche

Circolare del Conte di Cavour alle Legazioni del Re presso le Corti straniere sulle requisizioni e spogliazioni nelle Provincie occupate dagli austriaci

Categoria: Risorgimento

Turin 8 Mai 1859.
MONSIEUR,
Par ma dépêche du 30 avril dernier j’ai eu l’honneur de vous informer que l’ennemi avait passé la frontière. Depuis lors il a occupé les provinces limitrophes et il s’est avancé jusqu’à Verceil; mais aucun mouvement décisif n’a eu lieu de sa part. Dans les journées du 3 et du 4 de ce mois il a tenté de jeter un pont sur le Po à Frassinetto. La télégraphie publique vous a fait connaitre qu’il a été repoussé par notre vaillante armée.
Mais si les troupes autrichiennes n’ont pas osé aller à la rencontre des troupes royales, elles se sont par contre livrées à toutes sortes d’excès dans les provinces qu’elles occupent.
Je ne crois pas dépasser la mesure du vrai en affirmant que par ses procédés sauvages l’Autriche ne fait plus la guerre au Piémont, mais qu’elle exerce un brigandage organisé parmi des populations paisibles et désarmées.
Les bulletins officiels publiés dans la Gazette Piémontaise ont déjà signalé à l’Europe quelques uns de ces excès. Je crois cependant utile d’appeler votre attention, Monsieur, sur les faits suivants.
Le général Giulay a ordonné en entrant a Novare une ré.
quisition journalière de 100,000 rations de pain, 30,000 rations de viande, 50,000 ralions de farine, 50,000 rations de riz, 30,000 rations de sel, 100,000 rations de tabac, 22,500 rations d’avoine, 1000 quintaux de foin. Plus 2, 400 brentes de vin.
Celle énorme fourniture de subsistances et de fourrages de vait se renouveler pendant 5. jours. Elle était tout à fait hors de proportion avec le nombre des troupes stationnées dans la ville. Aussi les envoyaient-on directement en Lombardie. Enfin s’il y avait retard, la ville devait en payer 5 fois la valeur; à défaut de payement la ville serait livrée au pillage. Tous les chevaux ont été mis en réquisition.
A Verceil des réquisitions de la même nature, dans les mêa mes proportions et a la même destination ont eu lieu. Dans la journée du 6 courant tout le cuir qui se trouvait dans la ville a été demandé ainsi qu’une énorme quantité de chemises et de toile.
En outre une contribution de 300,000 francs a été imposée à la ville. Les réquisitions en nature continuent. Les rensei gnements qui nous arrivent annoncent que dans deux ou trois jours il n’y aura plus de subsistances a Verceil; la Ville est exposée à la famine.
A Voghera réquisition journalière et pendant 5 jours de 50,000 rations de pain, 50,000 rations de viande, 50,000 rations de vin, 50,000 rations de tabac, 50,000 rations de pâtes et de riz, 7,000 ralions de foin; des rations d’avoine en proportion.
A Terranuova, petit village, réquisition de 35,000 rations; à Castelnuovo Scrivia, petit village, 50,000 rations.
A Oleggio petit village 50 beufs, 100 quintaux de foin, 1000 rations de pain pendant 5 jours.
Les réquisitions faites dans la Lomelline sont encore plus écrasantes: je ne puis pas vous en donner les chiffres exacts parce qu’il n’y a plus de réquisitions reguliéres. Officiers et soldats se livrent à toute sorte d’actes arbitraires.
Les personnes des habitants n’en sont pas plus respectées que leur fortune. Les autorités municipales sont traitées avec une dureté barbare. Sous les moindres pretextes, à la moindre observation les officiers autrichiens ont recours au bâton. A Stroppiana le Syndic le vice-Syndic et un conseiller de la Commune A ont été emmenés comme otages. Les Syndics de Mortara et de Mede ont subi le même sort.
Des faits de cette nature, qui se sont passés dans les lieux ou l’ennemi n’a trouvé aucune resistance, sont trop eloquents pour avoir besoin de commentaires. Je me borne en conséquence à vous les indiquer, Monsieur, afin que de votre côté vous puissiez en faire ressortir la gravité.
En attendant je dois vous annoncer que bientôt l’armée du Roi va prendre l’offensive.

Agréez, etc.
C. CAVOUR.

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