Dispaccio francese per il riconoscimento del Regno d’Italia

Dispaccio di Thouvenel, Ministro degli affari esterni di Francia, al Conte di Rayneval Incaricato di affari a Torino per annunciare il riconoscimento del Regno d’Italia

Paris 15 Juin 1861.
MONSIEUR.
Le Roi Victor-Emmanuel a adressé à l’Empereur une lettre qui a pour objet de demander à S. M. de le reconnaître comme Roi d’Italie. L’Empereur a accueilli cette communication avec les sentimens de bienveillance qui l’animent envers l’Italie, et S. M. est d’autant plus disposée à en donner un nouveau gage en accedant au veu du Roi, que notre abstention, dans les circonstances actuelles, pourrait faire naitre des conjectures erronées, et être considérée comme l’indice d’une politique qui n’est pas celle du Gouvernement Imperial. Mais si nous tenons à ne pas laisser à ce sujet des doutes sur nos intentions, il est toutefois des nécessités que nous ne pouvons perdre de vue, et nous devons prendre soin que notre reconnaissance ne soit pas interprétée d’une façon inexacte en Italie et en Europe.
Le Gouvernement de S. M. n’a caché en aucune circonstance son opinion sur les événemens qui ont éclaté l’an dernier dans la Peninsule. La reconnaissance de l’état de choses qui en est résulté ne pourrait donc en étre la garantie, de même qu’elle ne saurait impliquer l’approbation retrospective d’une politique au sujet de laquelle nous nous sommes constamment resérvé une entière liberté d’appréciation.
Encore moins l’Italie serait-elle fondée à y trouver un encouragement à des entreprises de nature à compromettre la paix générale. Notre manière de voir n’a pas changée depuis l’entrevue de Varsovie où nous avons eu occasion de la faire connaitre à l’Europe comme au cabinet de Turin. En déclarant alors que nous considérons la non-intervention comme une regle de conduite pour toutes les Puissances, nous ajoutions qu’une agression de la part des Italiens n’obtiendrait pas, quelles qu’enpussent être les suites, l’approbation du Gouvernement de l’Empereur.
Nous sommes restés dans les mêmes sentimens, et nous déclinons d’avance toute solidarité dans des projets dont le Gouvernement Italien aurait seul à assumer les périls et à subir les conséquences.
Le Cabinet de Turin, d’autre part, se rendra compte des devoirs que notre position nous crée envers le Saint -Siège, et je croirai superflu d’ajouter qu’en nouant des rapports officiels avec le Gouvernement Italien nous n’entendons nullement affaiblir la valeur des protestations formulées par la Cour de Rome contre l’invasion de plusieurs provinces des États Pontificaux. Pas plus que nous, le Gouvernement du Roi Victor Emmanuel ne saurait contester la puissance des considérations de toute nature qui se rattachent à la question romaine et qui dominent nécessairement nos déterminations; il comprendra qu’en reconnaissant le Roi d’Italie, nous devons continuer d’occuper Rome tant que des garanties suffisantes ne couvriront pas les intérêts qui nous y ont amenés
Le Gouvernement de l’Empereur juge nécessaire d’entrer en un pareil moment dans les explications les plus franches avec le Cabinet de Turin. Nous avons la confiance qu’il en appréciera le caracière et l’objel.
Vous voudrez bien, Monsieur, donner lecture et remettre copie de cette dépêche à Monsieur le Baron Ricasoli.
Signé THOUVENEL.

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