Documento francese sul Veneto del 29 luglio 1859 diretto in Russia

Documento francese sul Veneto del 29 luglio 1859

AUX ILLUSTRES MINISTRES D’ÉTAT DE SA MAIESTÉ L’EMPEREUR DE TOUTES LES RUSSIES
Il est certain que les individus peuvent légitimement se défendre lorsque leurs biens at surtout leur vie sont menacés: les peuples, considérés dans leur ensemble, possèdent aussi ci droit, pour eux la vie réside dans leur indépendance propre, c’est à dire, dans la possession de tout le territoire national, circonscrit par les limites tracées par la nature, sans que aucun État étranger y possède aucun droit de maîtrise, et dans la jouissance d’un gouverne ment tempéré. A ces conditions seulement les États de l’Europe peuvent espérer la paix et la prospérité interne et externe, qui sont après out le but de la politique.
Malheureusement il n’est que trop vrai que dans les accords stipulés dans le Congrès de Vienne de 1815 on n’eut égard ni è la nature ni à la raison: les peuples furent partagés d’une manière arbitraire, et la conséquence fut qu’au lieu d’établir l’équilibre et la paix en Europe, on posa des germes de guerres et de révolutions.
Pour nous borner à ce qui nous concerne, l’Italie a toujours été depuis cette époque dans un état d’agitation plus ou moins prononcé, a cause surtout de cette partie de l’Italie que l’Autriche s’était appropriée.
Cette Puissance ne peut certainement pas se flatter d’avoir réussi dans ses projets de destruction des lois naturelles de lieu, de langues et de mours, et de répulsion pour toute domination étrangère, ni d’avoir réuni et fondu ensemble les divers fragments de nationalités don te se compose cette Monarchie.
L’Italie ne pouvait donc et ne peut que suivre les susdites lois, répoussant toute association d’éléments hétérogènes et tendant à s’assimiler avec ceux qui lui sont homogènes. Nécessairement elle suivit cette impulsion comme à tàton pendant plusieurs années, mais enfin elle choisit un point d’appui. Survint la guerre de 1848-49, qui ne réussit pas, mais qui donna lieu à l’accomplissement d’un fait solennel: la Lombardo-Vénitie, c’est à dire précisément la portion de l’Italie soumise à la domination étrangère, vota a l’unanimité son union avec le Royaume de Piémont; cet acte ne peut être méconnu par les Cabinets Européens, et en particulier par les illustres et généreux Ministres d’État de S. M. l’Empereur de toutes les Russie.
Après onze années, non de paix mais de trève, de continuelles démonstrations hostiles et de résistance passive, la guerre avec l’Autriche fut reprise. L’Empereur des Français, Napoléon III, comme allié de notre Roi Victor Emanuel II, descendit en Italie avec une forte armée. Les Autrichiens, battus plusieurs fois furent chassés dans leurs forteresses, et la moitié de la Lombardo-Vénite fut de fait réunie au Piémont.
Les Vénitiens attendaient chez-eux, de jour en jour, la rédemption tant désirée, du moins les vieillards, les infirmes, les femmes et les enfants, car toute la jeunesse apte a porter les armes était accourue pour s’enrôler dans les Régiment du Roi pour la guerre de l’Indépendance.
Vous ne pouvez vous faire une idée, Honorables Seigneurs, de notre désolation et du désespoir de ceux qui sont condamnés à rester les esclaves de l’Autriche, en apprenant la suspension soudaine des hostilités et les conventions conclues entre les deux Empereurs, par lesquelles la possession du territoire de Venise est assurée à l’Autrichien.
Malgré la terreur qui règne actuellement en Vénitie, nos concitoyens et mémé des Membres des Municipalités ont protesté dans une adresse au Roi de Piémont contre la continuation de la domination étrangère sur les populations de la Vénitie, et ont réclamé leur union au Royaume Italique.
Maintenant, par notre moyen, ils adressent aussi à Vous, quelques paroles de douleur et d’espérance; a Vous, qui étés les Illustres Ministres d’État d’un Empereur que le monde admire par ses idées magnanimes et son énergie à les effectuer.
Nous sommes surs de ne pas errer en disant le sentiment national des pas Italiens, les lois e la nature, et mène les convenances diplomatiques exigent la cessation totale de la domination autrichienne dans la Péninsule et la formation d’un État fort dans la Haute Italie.
Il nous semble impossible que les Cabinets des grandes Puissances Européennes puissent consentir à ce que l’Autriche conserve la possession de la Vénitie, y compris les quatres forteresses d’où, pouvant sortir quand bon lui semble, la Lombardie est continuellement sous la menace d’une nouvelle invasion, le Piémont est obligé de maintenir une forte armée à ses frontières, découvertes, les institutions nationales sont toujours en danger, et la paix de l’Europe pendue à un fil, car le traité de Villafranca laisse subsister tous les levains de révolutions et de guerres, lesquelles ne cesseront que lorsque les droits et les bésoins légitimes ses peuples seront satisfaits.
L’Indépendance de l’Italie est peut-être la première nécessité européenne, et l’on ne peut penser sans surprise comment l’Autriche a puse maintenir parmi nous près d’un demi si l’on considéré l’insuccès des efforts répétés de la France, de l’Espagne et de l’Allemagne pour réunir à leurs domaines diverses portions de l’Italie. La seule cause de cette durée c’est qu’elle fut protégée par d’autres Puissances pour des raisons qui, nous l’éspérons, n’ont plus aucun fondement aujourd’hui.
Un Congrès des Grands États aura peut-être lieu, dans le due les Traités de 1815 seront soumis à une révision ; nous nous rappelons avec plaisir que dans cette circonstance déjà l’avidité trouva un obstacle dans le généreux et éclairé Empereur Alexandre I, qui aurait maintenu (si ses désirs avaient pu être réalisés) le Royaume Italique d’alors et assuré ainsi l’indépendance et la paix de l’Italie.
Maintenant l’esprit élevé du jeune Monarque et la sympathie que toute la Cour de Russie a toujours manifesté et manifeste encore pour l’Italie nous encourage et nous fait espérer que l’ordre de choses établi en 1815 contre la nature et la raison sera aboli; que l’on ne permettra pas le despotisme autrichien soit renforcé par le pacte conclu sur le Mincio, mi que le despotisme de la Clérocratie romaine en regoive une nouvelle vigueur, et que notre patrie et nos consciences ne seront pas laissées à la merci de ces deux pouvoirs, c’est à dire de la force brutale, de l’astuce et de l’intolérance.
Il nous semble que le fait accompli en 1848 par les Vénitiens, de leur déclaration d’union au Piémont au moyen du suffrage universel, mérite les plus grands égards. Si la force des armes autrichiennes l’a rendue Vaine, avons nous perdu pour cela nos droits acquis? Le temps écoulé depuis lors jusqu’à jusqu’à la fin aujourd’hui, et celui qui s’écoulera jusqu’à la fin de la domination étrangère, est par nous considéré comme un interrègne; et nous avons témoigné de plusieurs manières, et dernièrement encore par notre sang sur les champs de bataille, notre fidélité et notre ferme résolution de vouloir faire partie du Royaume Constitutionnel de la Haute Italie, sous le sceptre des Rois de l’Illustre Maison de Savoie.
Honorables Seigneurs, Ministres d’État du généreux Empereur de Russie, accueillez avec benignité ces expressions sincères, ces justes désirs que les Vénitiens affligés, mais non avilis, vous exposent par notre moyen et, pleins de confiance, nous avons l’honneur de nous souscrire
De Vos Seigneuries très Illustres


Turin, le 29 Juillet 1859.
Les dévoués et respectueux

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