Documento francese sul Veneto del 29 luglio 1859

Documento francese sul Veneto del 29 luglio 1859

AUX ILLUSTRES MINISTRES D’ÉTAT DE LEURS MAIESTÈS LA REINE D’ANGLETERRE ET LE ROI DE PRUSSE
La paix sur la terre, la bienveillance entre les hommes, et l’assistance mutuelle qui en est la conséquence, sont des devoirs absolus qui des individus s’étendent aux nations et aux gouvernements. Mais, hélas! cette loi divine n’est guère observée; au contraire, la guerre, l’iniustice et la violence troublent continuellement l’ordre social, et entretiennent une lutte affligeante et nuisible aux intérêts matériels des peuples.
Pour ceux-ci, le premier bien ou, mieux encore, la première nécessité c’est d’exister comme nations; il en découle la nécessité correspondante de s’opposer à leur anéantissement ou bien, s’ils sont déjà avilis, celle de faire tous leurs efforts pour se relever; il en résulte des émeutes, des révolutions, des guerres des maux de toute sorte, dont la responsabilité doit retomber sur ceux qui les rendent inévitables en violant les lois de la raison et de la nature , c’est-à-dire les lois de la nature, c’est-à-dire les lois de Dieu. Exiger des opprimés une patience évangélique outrages,parfaite, c’est vouloir capable guededes supporter hommestous soient les supérieurs aux anges. D’ailleurs le Tout Puissant permet souvent de semblables réactions afin quie le règne de la vérité et de la justice s’établisse peu à peu sur la terre.
Une guerre vient de finir en Italie, c’était une guerre de nationalité; l’empereur des Français était venu comme allié pour nous aider out a coup il conclut une paix seul è seul avec l’empereur d’Autriche; une paix imprévue, inattendue, qui a plongé tout le monde dans la stupeur et anéanti d’un coup toutes nos espérances; une paix qui n’a rien résolu, qui a empiré la condition de l’Italie et reduit au désespoir les habitants de la Vénétie, qui voient dans le pacte de Villafranca la possession du territoire vénitien assurée à l’Autriche et leurs chaines plus resserrées que jamais.
Au nom des Vénitiens, qui pleurent amère ment dans leurs demeures leur dur esclavage nous, Vénitiens aussi mais libres, ayant et naguère chargés par eux de présenter une a dresse a S. M. le Roi de Piémont, nous croyons que c’est notre devoir et notre droit d’ampli fier notre mandat et de faire parvenir notre cri de douleur jusqu’à Vous, Honorables Seigneurs, qui gouvernez deux grandes Nations, a Vous qui avez aussi pour guide dans la vie terrestre et domestique le pur Évangile dont la lumière resplendissante ne peut manquer d’avoir une influence bienfaisante Sur les affaires publiques; a Vous enfin qui n’avez pas à la réunion des deux Empereurs e qui avez cependant le droit d’intervenir dans la question italienne qui est aussi question européenne et pour qui c’est un devoir d’assister les faibles et les opprimés contre la violence des forts.
Honorables Seigneurs, nous Vous le disons en toute franchise, sincérité, confiance et affection chrétienne, les Vénitiens ne peuvent pas supporter plus longtemps le joug de la domination étrangère. L’idée et le sentiment de l’indépendance et de leur nationalité propre sont si profondément enracinés dans leur esprit et dans leur cœur qu’il n’y a force humaine qui puisse détruire l’un et l’autre. Les idées, lorsqu’elles sont justes et vraies, et les sentiments qui sont bons et loyaux doivent être satisfaits, sans cela il est impossible de calmer leur effervescence.
Les nationalités sont naturelles, comme les Nieux, les races et les langues, et comme eux en ne peut les changer parce qu’en elles réside l’individualité des peuples. L’histoire d’Europe nous démontre d’une manière toute spéciale quelle est la puissance des idées par le progrès continuel et inévitable des classes inférieures et des institutions libérales.
Nous espérons, o Illustres Ministres, que vous voudrez bien mettre la main à la révision des Articles de Vienne de 1815, lesquels ont encore reçu dans ces derniers temps de nouvelles et importantes modifications; nous espérons que vous voudrez bien détruire un Ordre de choses établi contre nature et contre raison, et que vous ne voudrez pas permettre que le despotisme autrichien reçoive une nouvelle force au moyen du pacte conclu sur le Mincio; ni que le despotisme papal soit renforcé par ce même pacte et que notre patrie et nos consciences soient à la merci de ces deux pouvoirs, c’est à dire, de la force brutale, de l’astuce et de la intolérance.
C’est une chose bien connue que les papes sont les plus grands adversaires de toute pensée et de toute tentative de rédemption nationale, et de celle de l’Italie en particulier; et cela ne doit surprendre personne, vu, que la domination de la Clérocratie, étant désormais incompatible avec la culture moderne, elle sent de ne pouvoir se maintenir autrement que par les bajonnettes et en mettant obstacle aux progrès sociaux et aux libertés civiles, et son zèle excessif pour les matières religieuses n’a souvent d’autre but que le profit temporel.
La Cour de Rome est un ardent défenseur des traités des Vienne, parce qu’elle a reconquis le pouvoir temporel par leur moyen. Si ce pou Voir passe une fois des mains des prêtres dans celles des laiques, il en résultera un grand bien i” pour , nous, qui pourra mème alors sous être le rapport facilement de ramenée la relises principes évangéliques, et l’on pourra opérer en Italie la réforme morale, si nécessaire, en réconciliant la Religion avec la Civilisation.
L’Angleterre et la Prusse se trouvent dans le camp du libéralisme et de la civilisation, et nous osons nous flatter qu’elles voudroni bien se faire les modératrices du mouvement italien, et agir avec promptitude pour défendre les droits de la nature, qui, de mème qu’elle crée des intelligences, diversement douées, distingue les contrées, les races et les langues, et les droits de la raison, qui suggère les idées de liberté et de justice. Et entre autres choses vous voudrez certainement rendre justice au vote général d’union avec le Royaume de Piemont, vote que les Vénètes ont librement et solennellement exprimé en 1848 pendant cette brève période, durant laquelle ils furent libres de l’occupation Autrichienne.
Si quoique en général cette l’on respecte les faits accomplies, quoique cette réglé soit soumise à des exceptions, eu égard aux principes d’équité et de justice, il nous semble que le fait accompli de la fusion a laquelle il a été fait allusion ci dessus, mérite les plus grands égards, de sorte que le temps écoulé d’alors à aujourd’hui, et celui que durera encore la domination étrangère, ne peut être considéré par nous que comme un interrègne, puisque la force majeure ne saurait détruire les droits acquis. Ce fait de l’expression du suffrage universel en 1848 n’a cessé de recevoir de nouvelles sanctions, pendant les onze années écoulées depuis, par des démonstrations publiques plus ou moins importantes suivant les cas; par les fréquents emprisonnements, par l’exil des uns vers, et le sang des autres; et ces jours derniers par d cet autre fait imposant de milliers de jeunes gens de toute condition qui, défiant les dangers et les difficultés suscités par la surveillance de l’Autriche, sont accourus en Piémont pour com battre contre l’armée ennemie; et dans le moment actuel, c’est-à-dire après la paix, par la bardiesse que montrent toutes les villes de la Vénétie, quoique entourées de bajonettes et de canons, manifestant ouvertement leur vive douleur, qui leur fait mémé oublier les cachots toujours héants, et leur complète ruine économique, ruine causée par les impôts énormes, les taxes de guerre, les réquisitions violentes de toute sorte qui leur sont imposées, plutôt que de chercher a alléger leurs maux en pliant e cou sous le joug Autrichien.
Honorables Seigneurs, pardonnez nous la vivacité de nos paroles, mais notre blessure est cruelle. Nous espérons en Dieu premièrement, en Suite en Vous! nous avons confiance dans votre sagesse, votre générosité, et dans votre médiation dans un congrès plus ou moins prochain; nous espérons que vous ne voudrez pas douer l’Europe de nouveaux arrangements (désormais indispensables) qui soient contraires à l’essence même des choses, et qui soient contraires à la nature, a la raison, au juste et à l’honnête; enfin nous espérons que vous voudrez bien coopérer a ce que l’Italie se relève indépendante et libre, et que l’on respecte le vote des Vénitiens, exprimé de tant de manières solennelles, et naguère par leur sang sur les champs de bataille, c’est à dire de vouloir faire partie du Royaume Constitutionnel de la Haute Italie sous le sceptre du Roi de Piémont.
Dans cette espérance, nous avons l’honneur d’aposer, notre signature au nom de la généralité des Vénitiens, nous faisant garants de leurs sentiments.
De vos Seigneuries très Illustres,


Turin, le 29 Juillet 1859.
Les devoués et respectueux

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