Manifesto dell’Imperatore Napoleone III ai Francesi del 5 maggio 1859
Categoria: Risorgimento
FRANÇAIS!
L’Autriche, en faisant entrer son armée sur le territoire du Roi de Sardaigne, notre allié, nous déclare la guerre. Elle viole ainsi les traités, la justice, et menace nos frontières. Toutes les grandes Puissancés ont protesté contre cette agression.
Le Piémont ayant accepté les conditions qui devaient assurer la paix, on se demande quelle peut etre la raison de cette in vasion soudaine: c’est que l’Autriche a amené les choses à cette extremité, qu’il faut qu’elle domine jusqu’aux Alpes, ou que l’Italie soit libre jusqu’à l’Adriatique; car dans ce pays, tout coin de terre demeuré indépendant est un danger pour son pouvoir.
Jusqu’ici la modération a été la règle de ma conduite: main tenant l’energie devient mon premier devoir.
Que la France s’arme et dise résolument à l’Europe: Je ne veux pas de conquête, mais je veux maintenir sans faiblesse ma politique nationale et traditionnelle: j’observe les traités, à condition qu’on ne les violera pas contre moi: je respecte le territoire, et les droits des Puissances neutres, mais j’avoue haute ment ma sympathie pour un peuple dont l’histoire se confond avec la nôtre, et qui gémit sous l’oppression étrangère.
La France a montré sa haine contre l’anarchie; elle a voulu me donner un pouvoir assez fort pour réduire à l’impuissance les fauteurs de désordre et les hommes incorrigibles de ces anciens partis, qu’on voit sans cesse pactiser avec nos ennemis; mais elle n’a pas pour cela abdiqué son rôle civilisateur. Ses alliés naturels ont toujours été ceux qui veulent l’amélioration de l’humanité; et quand elle tire l’epée ce n’est point pour dominer, mais pour affranchir.
Le but de cette guerre est donc de rendre l’Italie à elle -même, et non de la faire changer de maître; et nous aurons à nos frontières un peuple ami, qui nous devra son indépendance.
Nous n’allons pas en Italie fomenter le désordre, ni ebranler le pouvoir du Saint Père, que nous avons replacé sur son trône, mais le soustraire à cette pression étrangère qui s’appesantit
sur toute la péninsule, contribuer à y fonder l’ordre sur des intérêts légitimes satisfails.
Nous allons enfin sur cette terre classique, illustrée par tant de victoires, retrouver les traces de nos pères. Dieu fasse que nous soyons dignes d’eux!
Je vais bientot me mettre à la tête de l’armée. Je laisse en France l’Imperatrice et mon fils. Secondée par l’experience et les lumières du dernier frère de l’Empereur, elle saura se mon trer à la hauteur de sa mission.
Je les confie à la valeur de l’armée qui reste en France pour veiller sur nos frontières comme pour protéger le foyer domestique: je les confie au patriotisme de la Garde Nationale; je les confie enfin au peuple tout entier, qui les entourera de cet amour et de ce dévouement, dont je reçois chaque jour tant de preuves.
Courage donc, et union! Notre pays va encore montrer au monde qu’il n’a pas dégénéré.
La Providence bénira nos efforts; car elle est sainte aux yeux de Dieu la cause qui s’appuie sur la justice, l’humanité, l’amour de la patrie et de l’indépendance.
Palais des Tuileries, le 5 mai 1859.
NAPOLEON