Lettera di Napoleone III al papa Pio IX

Lettera dell’imperatore Napoleone III al papa Pio IX del 31 dicembre 1859

Categoria: Risorgimento

Très-Saint-PÈRE,
La lettre que Votre Sainteté a bien voulu m’écrire le 2 décembre m’a vivement touché et je répondrai avec une entière franchise à l’appel fait à ma loyauté.
Une de mes plus vives préoccupations, pendant comme après la guerre, a été la situation des États de l’Église, et certes, parmi les raisons puissantes qui m’ont engagé à faire si promptement la paix il faut compter la crainte de voir là révolution prendre tous les jours de plus grandes proportions.
Les faits ont une logique inexorable et malgré mon dévoue ment au Saint-Siège, malgré la présence de mes troupes à Rome, je ne pouvais échapper à une certaine solidarieté avec les effets du mouvemente national provoqué en Italie par la lutte contre l’Autriche.
La paix une fois conclue, je m’empressai d’écrire à votre Sainteté pour lui soumettre les idées les plus propres, selon moi, à améner la pacification des Romagnes, et je crois encore que si de cette époque Votre Sainteté eût consenti à une séparation administrative de ces provinces et à la nomination d’un gouverneur laïque, elles seraient rentrées sous son autorité.
Malheureusement cela n’a pas eu licu, et je me suis trouvé impuissant à arrêter l’établissement du nouveau régime. Mes efforts n’ont abouti qu’à empêcher l’insurrection de s’étendre; et la démission de Garibaldi a préservé les Marches d’Ancône d’une invasion certaine.
Aujourd’hui le congrès vasereunir. Les Puissances ne sauraient méconnaître les droits incontestables du Saint-Siège.
Sur les Légations, néanmoins, il est probable qu’elles seront d’avis de ne pas recourir à la violence pour les soumettre. Car, si cette soumission était obtenue à l’aide de forces étrangères, il faudrait encore occuper les légations militairement pendant longtemps. Cette occupation entretiendrait les haines et les rancunes d’une grande portion du peuple italien, comme la jalousie des grandes puissances: ce serait donc perpétuer un état d’irritation, de malaise et de crainte.
Que reste-t- il donc à faire? car enfin cette incertitude ne peut pas durer toujours. Après un examen sérieux des difficultés et des dangers qui présentaient les diverses combinaisons, je le dis avec un regret sincère, et, quelque pénible que soit la solution, ce qui me paraîtrait le plus conforme aux véritables intérêts du Saint-Siège, ce serait de faire le sacrifice des provinces révoltées. Si le Saint-Père, pour le repos de l’Europe, renonçait à ces provinces qui, depuis cinquante ans, suscitent tant d’embarras à son Gouvernement et qu’en échange il demandât aux Puissances de lui garantir la possession du reste, je ne doute pas du retour immédiat de l’ordre. Alors le Saint-Père assurerait à l’Italie reconnaissante la paix pendant de longues années et au Saint-Siége la: possession paisible des états de l’Église.
Votre Sainteté, j’aime à le croire, ne se méprendra pas sur les sentiments qui m’animent; elle comprendra la difficulté de ma situation; elle interprétera avec bienveillance la franchise de mon langage en se souvenant de tout ce que j’ai fait pour la réligion catholique et pour son auguste chef.
J’ai exprimé sans réserve toute ma pensée et je l’ai cru indispensable avant le congrès; mais je prie Votre Sainteté, quelle que soit sa décision, de croire qu’elle ne changera en rien la ligne de conduite que j’ai toujours tenue à son égard.
En remerciant Votre Sainteté de la bénédiction apostolique qu’elle a envoyée à l’Empératrice, au Prince Impérial et à moi, je lui renouvelle l’assurance de ma profonde vénération.

De Votre Sainteté, votre dévot fils
Palais des Tuileries, 31 décembre 1859.
NAPOLEON.

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